Faire l’amour rime souvent avec propreté. Selon une étude Ifop sur l’hygiène des Européens dévoilée ce mardi 30 août par Xlovecam, la pratique quotidienne de la douche chez les Français atteint ses taux les plus faibles chez les personnes vierges (49 %) ou chez ceux qui n’ont eu aucun rapport sexuel au cours des quatre dernières semaines (48%). Alors que la moyenne de notre pays est de 76%.
Cette étude menée aussi en Italie, Espagne, Allemagne et
Royaume-Uni démontre aussi qu’en France, l’absence de changement quotidien de slip est plus
fréquente chez les hommes inactifs sexuellement (30%) que chez ceux ayant plus
de trois rapports par semaine (21%).
En clair, l’hygiène est fortement corrélée à l’activité
sexuelle : « Être confronté au regard des autres et à une
récurrence de contact physique et social va inciter à prendre beaucoup plus
soin de son hygiène corporelle et vestimentaire. Surtout à cause de
l’injonction à la propreté vis-à-vis de son partenaire. Mais la logique inverse
n’est pas fausse : le fait de sentir moins bon ne va pas favoriser la
séduction et les rapports sexuels », explique au HuffPost le
directeur du pôle politique/actualités de l’Ifop, François Kraus.
Selon lui, il existe aussi un léger gender gap en matière
d’hygiène sexuelle : « L’idée selon laquelle il faut avoir une
hygiène intime ’irréprochable’ pour s’adonner ’sereinement’ à un rapport sexuel
apparaît comme une injonction qui pèse plus sur la gent féminine mais qui ne
lui est pas spécifique. » Les femmes sont en effet plus nombreuses
que les hommes à aller aux toilettes après un rapport sexuel (59% contre 41%).
De même que 38% des Françaises imposent systématiquement à leur partenaire le
lavage de leur sexe avant une pratique bucco-génitale (contre 31% des hommes).
Les autres données observées, comme se laver avant ou après le coït, ne
présentent pas de différences significatives.
Les Français pas forcément les plus sales d’Europe
Cette étude permet aussi de savoir si les Français ont brisé
le cliché selon lequel ils sont sales. En partie, oui. En Europe, les mauvais
élèves sont les Italiens. Ils sont 53% à se laver corps et visage
quotidiennement contre 76% dans l’Hexagone, encore derrière l’Espagne (82%) et
l’Allemagne (77%) mais devant le Royaume-Uni (68%). En Italie, la toilette
partielle semble plus répandue selon l’étude.
C’est en matière d’hygiène vestimentaire que le bât blesse.
Les hommes français sont les moins nombreux à changer quotidiennement de caleçon
(73%) sur les cinq pays étudiés, même s’ils ne sont pas si loin de la moyenne
(76%).
Cela est dû au « nombre de seniors qui continuent à
avoir des pratiques hygiéniques similaires à celles qu’ils ont connues à une
époque - leur enfance - où le rythme de changement vestimentaire était moins
soutenu qu’aujourd’hui », selon François Kraus. En revanche, 93% des
femmes françaises changent quotidiennement de culotte.
Ce cliché du « français sale » est né en Europe au
XVIIe siècle et diffusé durant l’après-guerre dans le monde entier par des
productions culturelles américaines. Pourtant, si l’on en croit un ancien
sondage Ifop de 1951, le mythe était bel et bien une réalité : seulement
52% des Françaises se lavaient corps et visage quotidiennement contre 80%
aujourd’hui.
Le recul hygiénique observé pendant les confinements est
aujourd’hui comblé. La proportion d’homme français à se laver quotidiennement
était tombée à 61% en avril 2020. Mais elle a maintenant surpassé les 71%
pré-confinement. Idem pour les femmes puisque cette proportion est revenue à
80% alors qu’elle était légèrement tombée à 74%.
En revanche, la pratique du no-bra - ne pas porter de
soutiens-gorge - s’est démocratisée. La proportion de jeunes françaises
(18-24 ans) qui n’en porte jamais s’élève à 13% contre 4% avant le
confinement. Une pratique bien plus répandue chez les jeunes puisque seulement
6% des Françaises tout âge confondu ne portent jamais de soutiens-gorge
aujourd’hui.
La France contraste avec les autres pays européens analysés
puisque la moyenne chez les jeunes femmes est de 4%. « La tendance est
portée par deux dynamiques déjà présentes en lingerie avant le Covid »,
d’après François Kraus : « Un néoféminisme promouvant la libération
du corps de la femme et un body positivisme incitant à donner une prime au
confort sont deux des mouvements très prégnants dans ces jeunes
générations. » source article
https://www.ifop.com/publication/barometre-hygiene-et-precarite-hygienique-en-france/
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